C’est à ce compte morbide que la CAPEB Dordogne s’attaquait vendredi 19 octobre à Coulaures. La section périgordine de la confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment organisait une journée « échafaudage » dans l’enceinte du lycée , établissement dédié aux métiers du bâtiment et doté du seul centre pédagogique de travail en hauteur en sécurité de France.
Cette journée de sensibilisation à la sécurité était plus particulièrement destinée aux chefs d’entreprises de moins de 10 salariés, les plus touchées par les chutes de hauteurs. Une trentaine ont répondu à l’invitation. En tout 70 personnes environ ont assisté au débat matinal avant les démonstrations pratiques de l’après-midi.
Le sujet qui a le plus interpellé les couvreurs, menuisiers, maçons ou charpentiers présents concernait les nouvelles normes pour les travaux en hauteur. Là où les chefs d’entreprises évoquaient le coût des échafaudages, l’inspection du travail rétorquait qu’elle n’a pas ce souci premier. Son objectif étant l’application des textes pour éviter les accidents.
Cela aurait pu être un dialogue de sourds, ce fut un échange animé avec souvent des réponses claires à des questions concrètes. A une interrogation sur la TVA applicable à des échafaudages utilisés pour un chantier de rénovation, Patrick Meynier, président de la CAPEB Dordogne, affirmait : « si ton chantier est à une TVA de 5,5 %, ton échafaudage est à 5,5 % ».
« Les taquets d’échelle ont-ils vraiment interdits ? » demandait un couvreur-zingueur de Nontron. « Oui » répondait Max Magniez de la CRAM avant qu’Yves Liaud, président de la section des couvreurs et responsable de la sécurité à la CAPEB Dordogne, mette l’accent sur l’intérêt de l’utilisation des nacelles. Un peu plus tard, Carole Lambalot, contrôleur à l’inspection du travail qui contrairement aux échafaudages ne se démonte pas facilement, rappelait clairement que « les échelles ne sont pas des postes de travail. On ne travaille pas sur une échelle ».
Se posait alors la question de la remise à niveau des connaissances en la matière sécurité. Agnès Coustillas du GRETA rappelait que des stages de trois jours avec des formateurs agréés se tenaient régulièrement à Chardeuil. Ils se conclent par la remise d’une attestation. Stages auxquels « tous les élèves du lycée passent » continuait Jean-Philippe Ladevèze, le proviseur du LP Chardeuil.
« Il y a dix ans, les artisans présents n’auraient pas posé toutes ces questions » constatait un Patrick Meynier très satisfait de cette journée. Ce constat et le nombre de personnes présentes prouvent, selon lui, que « les artisans s’intéressent à la sécurité ». Voilà de quoi faire tomber le nombre de chutes.